Les enseignants avec plus de 5 ans d’ancienneté commencent à quitter massivement le navire éducation nationale.
L’éducation nationale dispose d’un service nommé la « DEPP » (direction de l’évaluation de la prospective et de la performance) chargé d’évaluer les politiques menées par le ministère.
Dans son dernier rapport, on découvre que le taux du nombre de départs volontaires définitifs a été multiplié par 7 entre 2008 et 2021.
Et l’un des faits les plus marquants est qu’en l’espace d’une seule année, entre 2020 et 2021, le taux de départs des enseignants ayant plus de 5 ans d’ancienneté a doublé.
En 2021, 0,34% des enseignants qui étaient en poste à la rentrée de septembre 2021 ont décidé de démissionner durant l’année scolaire. Parmi ces 0,34% environ la moitié avaient plus de 5 ans d’ancienneté (partie bleu claire).
Ces données confirment celles que nous vous indiquions dans l’article 5 fois plus de ruptures conventionnelles entre 2020 et 2021 à l’éducation Nationale.
Les données pour l’année 2021 – 2022 n’ont pas été encore publiées, mais on peut imaginer que la tendance s’est maintenue ou aggravée au vu des difficultés rencontrées à la rentrée de septembre 2022. Le ministère avait tenté de recruter un nombre conséquents de contractuels dans les conditions qui ont fait la une des médias (jobs dating, formation limitée etc…).
Ces données sont inquiétantes quand on fait le parallèle avec la difficulté que rencontre le ministère à attiré des personnes sur les concours de l’enseignement (CRPE, CAPES, …). Cette année le ministère avait allongé la période d’inscription au CRPE pour pouvoir permettre à plus de candidats de s’inscrire.
Cette crise des vocations est liée aux conditions de travail et de rémunération. Actuellement, selon l’INSEE, un fonctionnaire non enseignant de catégorie A a en moyenne un traitement net bien supérieur à celui d’un enseignant qui fait pourtant partie de la même catégorie. (source: Les salaires dans la fonction publique de l’Etat en 2022)
La crise des vocations est donc structurellement installée et continue de s’accentuer année après année. Lors de sa dernière interview, le ministre Pap Ndiaye, reconnait ces difficultés et dit travailler à l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des personnels. Il reconnait également qu’il sera obligé de procéder à des recrutements de contractuels pour la rentrée de septembre 2023 dans des proportions plus importantes que les années précédentes.
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Moi je propose que les enseignants du primaire travaillent leur 35h plus les 108 annualisées. Pas d’heures supplémentaires gratuites.
Il n’y a pas de raison que le primaire fasse encore les frais des redormes successives