Le pacte enseignant semble faire pschitt d’après les premiers chiffres.
Le ministère de l’Éducation nationale a récemment mis en place une nouvelle initiative appelée le Pacte, permettant aux enseignants de réaliser des missions supplémentaires en échange d’une rémunération plus élevée. Cependant, les premières données indiquent que ce projet ne suscite pas l’engouement attendu.
Les attentes non satisfaites
Le président Macron avait espéré que près de 30% des enseignants se lanceraient dans des missions supplémentaires dans le cadre du pacte.
«On fait le pari qu’au moins un tiers des enseignants adhèreront à ce pacte»
M Macron, avril 2023
Cependant, les statistiques actuelles montrent que ce taux est bien en deçà de cette prévision. Les chiffres avancés par le principal syndicat des chefs d’établissement du second degré indiquent que seulement 23% du budget alloué au pacte serait utilisé. Si le budget avait été initialement prévu pour 30% des effectifs, cela signifie qu’en réalité, moins de 7% des professeurs du secondaire se sont engagés. Lorsque plus de 93% de la profession refuse ce qui est annoncé comme une revalorisation, cela soulève inévitablement des questions et suscite des préoccupations.
Le primaire dans le même bateau
Bien que les données spécifiques au primaire ne soient pas encore disponibles, il est probable que le taux d’adhésion au pacte y soit également bien en deçà des attentes. Les enseignants du primaire, tout comme leurs collègues du secondaire, sont confrontés à des charges de travail considérables et à des responsabilités diverses, ce qui peut rendre difficile leur engagement dans des missions supplémentaires.
Les enseignants déjà surchargés
La principale explication de ce désintérêt massif ne réside pas dans le fait que les enseignants n’ont pas besoin d’argent supplémentaire, mais plutôt dans le fait qu’ils sont déjà surchargés. Selon une enquête de l’INSEE, les professeurs des écoles travaillent en moyenne entre 44 et 52 heures par semaine. Cette surcharge de travail, que nous avons déjà explorée dans un article précédent (lien vers l’article), laisse peu de marge pour prendre en charge de nouvelles missions.
L’avenir incertain des fonds inutilisés
La question qui se pose désormais est de savoir ce que le ministère fera de l’argent qui ne sera pas dépensé dans le cadre du pacte. La majorité des personnels enseignants souhaiteraient que cet argent soit réaffecté pour accorder une augmentation générale et sans condition à l’ensemble des personnels. Pour eux, le pacte n’était pas la solution attendue pour une véritable revalorisation de leur profession.
En conclusion, le désintérêt massif des enseignants pour le Pacte est principalement dû à leur charge de travail déjà excessive. Alors que le ministère avait espéré une adhésion de 30%, les premières données suggèrent que ce chiffre sera loin d’être atteint. Les enseignants attendent maintenant de voir comment le ministère réagira à cette situation et espèrent que les fonds inutilisés serviront à une revalorisation salariale plus générale et équitable pour tous.
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