Les directeurs d’école toujours surchargés 4 ans après le suicide de Christine Renon.
Le 21 septembre 2019, le suicide de Christine Renon, directrice d’école, a ébranlé la profession enseignante et a mis en lumière les terribles conditions de travail auxquelles sont confrontés les directeurs d’école en France. Quatre ans après cet événement tragique, la situation des directeurs d’école demeure préoccupante, voire s’est aggravée, malgré de nombreuses revendications et propositions pour améliorer leur quotidien.
Le lourd fardeau des directeurs d’école
Les directeurs d’école occupent un rôle essentiel dans le système éducatif français. Ils sont responsables de la gestion administrative, pédagogique, et humaine de leur école. Cependant, leur charge de travail s’est considérablement alourdie ces dernières années. La pandémie de COVID-19 a ajouté une pression supplémentaire, les forçant à jongler entre les protocoles sanitaires, la gestion des cas contacts, et la coordination des enseignants.
Outre les défis liés à la crise sanitaire, de nouvelles missions leur ont été confiées, notamment la délégation de la responsabilité des 108 heures, la mise en place du pacte, et la gestion des PIALs (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés). Ces tâches administratives s’ajoutent à leur rôle traditionnel de direction d’école et de classe, ce qui les oblige à travailler des heures supplémentaires.
En dépit des appels à l’allègement de la charge des directeurs d’école, la politique ministérielle actuelle semble aller dans une direction opposée. De récentes initiatives, telles que la création de l’autorité fonctionnelle sur toute personne intervenant dans l’école, ont accru les responsabilités des directeurs d’école. Cette nouvelle mesure exige des directeurs qu’ils supervisent et coordonnent toutes les interventions au sein de leur établissement, ce qui ajoute une couche supplémentaire de tâches administratives et de gestion. Malheureusement, ces responsabilités supplémentaires n’ont pas été accompagnées des moyens nécessaires pour les assumer efficacement, laissant ainsi les directeurs d’école dans une situation précaire où ils doivent jongler entre un nombre croissant de missions sans le soutien adéquat. Cette situation ne fait qu’accentuer l’épuisement professionnel qui pèse sur ces professionnels de l’éducation.
Le manque de temps de décharge et d’aides administratives
Un autre problème majeur qui persiste est le manque de temps de décharge pour les directeurs d’école. La majorité d’entre eux continuent d’enseigner en plus de leurs responsabilités administratives, ce qui rend leur charge de travail insoutenable. Contrairement aux établissements du secondaire, les écoles primaires ne bénéficient pas d’infirmières scolaires, d’adjoints, de secrétaires, ou d’autres personnels de soutien, laissant ainsi aux directeurs la charge de tout gérer.
De plus, la suppression des emplois vie scolaire (EVS) au moment de la suppression des contrats aidés a laissé les directeurs encore plus isolés. Ils se retrouvent désormais avec un fardeau administratif accru et une responsabilité pédagogique continue, sans les ressources nécessaires pour les soutenir.
Des propositions pour améliorer la situation
Face à cette situation alarmante, de nombreuses propositions ont été avancées pour alléger la charge de travail des directeurs d’école. Vingt-six propositions sont disponibles dans cet article visant à améliorer le quotidien des directeurs depuis 2020, mais seulement deux ont été mises en place par l’administration jusqu’à présent.
Conclusion
Quatre ans après le décès de Christine Renon, la charge de travail des directeurs d’école demeure excessive et épuisante. Malgré les appels à l’amélioration de leurs conditions de travail et les propositions concrètes pour y parvenir, la situation n’a pas connu d’amélioration significative. Il est temps que les autorités éducatives prennent des mesures pour soutenir ces professionnels dévoués, afin qu’ils puissent remplir leur mission éducative de manière efficace et sans sacrifier leur bien-être.
