Rentrée 2024 : la pénurie d’enseignants va continuer de s’aggraver.
La rentrée scolaire 2024 en France sera marquée par une nouvelle vague de pénurie d’enseignants, confirmée par les premiers résultats des écrits du Concours de Recrutement des Professeurs des Écoles (CRPE). Cette situation préoccupante a été soulignée par Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale, lors de ses déclarations du jeudi 9 mai.
Nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants dans certaines académies.
Baisse significative du nombre de candidats par poste vacant
Le constat est sans équivoque : le nombre d’inscrits aux concours de recrutement des enseignants est en chute libre. En moyenne, il n’y a désormais que 1,46 candidat par poste vacant, alors qu’en 2008, ce chiffre était de 2,22. Cette diminution drastique du nombre de candidats témoigne d’un désintérêt croissant pour le métier d’enseignant.
Disparités entre les académies
Les disparités entre les académies exacerbent le problème de pénurie. Certaines régions, considérées comme moins attractives (Versailles 0,60 candidat par poste, Créteil 0,71 candidat par poste, Guyane 0,40 candidat par poste, …), peinent à pourvoir leurs postes vacants, tandis que d’autres, plus prisées par les candidats, arriveront tout juste à faire le plein. Cette situation crée des déséquilibres régionaux dans la répartition des enseignants.
L’académie de Paris, voit son nombre de candidat par poste continuer de baisser, avec un ratio de 1,35 candidat par poste contre 1,83 en 2022 et 1,43 en 2023.
Il est possible que cette académie ne fasse pas le plein à l’issue de l’admission et soit en tout état de cause dans l’incapacité de recruter une liste complémentaire suffisante (SNUipp-FSU)
Baisse de la qualité des recrutements
La difficulté à pourvoir les postes se traduit par une baisse de la qualité des recrutements. Les exigences pour obtenir le concours sont revues à la baisse, conduisant à l’admission de candidats avec des notes de plus en plus basses et largement en dessous de la moyenne. De plus, l’Éducation nationale est contrainte de recruter davantage de contractuels, souvent sans expérience ni formation adéquate, pour pallier le manque d’enseignants qualifiés.
Nouvelle formation des enseignants : une réponse du gouvernement
Face à cette crise persistante, le gouvernement annonce la mise en place d’une nouvelle formation des enseignants dès le niveau BAC +3. Cette mesure vise à attirer de nouveaux candidats dès le début de leur parcours universitaire et à pallier la pénurie d’enseignants. Modifier la formation des enseignants ne suffira pas à résoudre la pénurie d’enseignants si les causes fondamentales de ce phénomène ne sont pas traitées en parallèle. Voir notre précédent article sur la formation des enseignants.
Facteurs de la pénurie
La pénurie d’enseignants résulte de trois facteurs essentiels. Tout d’abord, un manque de ressources globales au sein de l’éducation nationale, qu’il s’agisse de ressources humaines ou financières, entrave la qualité et l’efficacité du système éducatif. Ensuite, les salaires des enseignants, qui se décorrèlent de plus en plus du coût de la vie depuis plus de 30 ans, ne parviennent plus à refléter la valeur du travail fourni, ce qui décourage de nombreux candidats potentiels et incite les enseignants en poste à chercher des alternatives plus rémunératrices. Enfin, les conditions de travail se détériorent progressivement, avec des relations de plus en plus complexes avec les familles, une charge de travail croissante, ainsi que des exigences administratives et pédagogiques supplémentaires, notamment liées à l’école inclusive. Cette dégradation des conditions de travail contribue à un sentiment de dévalorisation chez les enseignants, alimentant ainsi un cercle vicieux où les démissions augmentent, aggravant davantage la pénurie d’enseignants et mettant en péril la qualité de l’éducation dispensée.
Perspectives pour la rentrée 2024
Selon le syndicat majoritaire des enseignants, à la rentrée 2023, au moins un enseignant manquait dans la moitié des établissements scolaires du second degré. Cette situation laisse craindre une nouvelle année de pénurie, et même une aggravation de la crise, à la rentrée 2024.
En somme, l’Éducation nationale se retrouve confrontée à une conjonction de défis majeurs, allant de la pénurie d’enseignants à la demande récente gouvernementale de réduire les dépenses. Cette réalité complexe laisse peu d’espoir quant à une amélioration significative à moyen terme.
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La pénurie d’enseignants pour la rentrée 2024, me touche vraiment. C’est alarmant de voir que des postes ne trouvent pas preneurs, surtout dans des zones moins attractives. Ça me fait réfléchir sur l’attractivité du métier, qui semble décroître face à des salaires non alignés sur le coût de la vie et des conditions de travail qui se détériorent. Il est urgent que des solutions efficaces soient mises en place pour attirer et retenir les talents dans l’éducation !!
Cela m’attriste de savoir qu’il y a une pénurie et qu’on dise qu’il n’y a pas assez de postes ! C’est tellement contradictoire… et pourtant il y a énormément de candidats qui veulent faire ce métier… mais si les épreuves étaient moins complexes et qu’on « cassait » moins les candidats aux oraux peut être qu’on aurait pu réduire cette pénurie… enfin bref…