Des milliers de classes menacées de fermeture : l’école face à une réorganisation drastique

La diminution du nombre d’élèves dans les établissements scolaires pourrait entraîner la fermeture de nombreuses classes dans les années à venir. Un rapport interministériel, rendu public en septembre, explore plusieurs scénarios de réorganisation des moyens dans l’enseignement scolaire, prenant en compte la baisse des effectifs et la nécessité de rationaliser les ressources.

Une diminution progressive des effectifs

Depuis 2017, les effectifs scolaires ont diminué de 350 000 élèves, une tendance liée à la baisse du nombre de naissances en France. Cette diminution devrait se poursuivre, avec une estimation de 500 000 élèves en moins d’ici 2028. En parallèle, les effectifs de l’enseignement supérieur ont crû de 245 000 étudiants entre 2017 et 2022. Le rapport souligne l’importance de prendre en compte cette évolution démographique dans la gestion des ressources allouées aux écoles.

Les scénarios envisagés par le ministère de l’éducation

Trois scénarios sont proposés pour adapter l’offre éducative aux nouvelles réalités démographiques tout en maintenant la qualité de l’enseignement.

1. Réorganisation des Classes à Faible Effectif
   Le premier scénario consiste à identifier et à corriger les classes avec des effectifs trop réduits sans créer de classes surchargées. Il s’agirait de fermer des classes au sein d’un même établissement et de répartir les élèves dans d’autres classes. Cette mesure pourrait entraîner la fermeture de 300 à 600 classes, optimisant ainsi le taux d’encadrement par enseignant.
2. Ajustement des Dédoublements en REP et REP+
   Le deuxième scénario propose de revoir le dispositif de dédoublement des classes en Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP et REP+), notamment pour les niveaux de CP et CE1. Actuellement, ces classes accueillent un maximum de 12 élèves par professeur. Le rapport suggère d’augmenter ce seuil à 13-17 élèves, ce qui pourrait entraîner la fermeture de 117 à 2 359 classes. Cette proposition repose sur l’idée que l’impact des classes très réduites sur les apprentissages reste discuté dans la littérature spécialisée.
3. Adaptation du Maillage Territorial des Écoles
   La troisième hypothèse s’appuie sur une adaptation de l’offre éducative en fonction des besoins territoriaux. Il s’agirait de regrouper les élèves dans des écoles voisines situées à moins de 20 minutes de trajet en voiture, permettant ainsi la fermeture d’écoles entières. Ce scénario pourrait concerner jusqu’à 1 925 écoles, soit environ 4 % des établissements en France.

Un contexte de réduction des dépenses publiques

Ces scénarios doivent encore être étudiés en tenant compte des réalités locales. La décision finale dépendra également des orientations budgétaires, alors que le gouvernement cherche à réduire considérablement les dépenses publiques dans les cinq prochaines années. Les enseignants, déjà mobilisés pour de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, suivront de près les évolutions des discussions autour de ces propositions.

Ces options ne sont pour l’instant que des pistes et ne préjugent pas des décisions finales qui seront prises par le ministère de l’Éducation nationale.