La ministre de l’éducation nationale favorable à son tour au passage de 1 à 3 jours de carence : une mesure jugée inégalitaire

Invitée sur France Inter, la ministre de l’éducation nationale a été interrogée sur le projet de réforme visant à étendre le délai de carence des fonctionnaires de 1 à 3 jours, assorti d’une limitation à 90 % de la rémunération les jours suivants. Dans cet entretien (voir la vidéo ci-dessous), elle a clairement exprimé sa position :

L’idée, c’est qu’il n’y ait pas de différence avec les salariés du privé, et je ne vois pas la raison pour laquelle on s’y opposerait.

Cette déclaration suscite des réactions dans le monde éducatif, où les absences sont souvent liées à des pathologies contractées au contact des élèves. Si l’objectif affiché est d’harmoniser les règles avec celles du privé, la mesure pourrait être perçue comme inégalitaire. En effet, dans le secteur privé, environ 70 % des salariés bénéficient d’accords qui prennent en charge ces jours de carence, leur permettant de maintenir leur salaire intégral. Une compensation qui reste largement absente dans la fonction publique.

Cette différence pourrait renforcer le sentiment d’injustice parmi les enseignants, confrontés à des conditions de travail souvent difficiles et déjà marquées par un manque de reconnaissance.

Trois jours de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt-maladie : "L'idée, c'est qu'il n'y ait pas de différence avec les salariés du privé et je ne vois pas la raison pour laquelle on s'y opposerait", défend la ministre de l'Éducation nationale @AGenetet.#Questionspol pic.twitter.com/WuGDVyjsIt

— France Inter (@franceinter) November 17, 2024

Face à cette annonce, les syndicats des agents du service public, dont ceux de l’éducation nationale, ont appelé à une grève nationale pour le 5 décembre 2024 afin de protester contre cette mesure. Ils dénoncent une réforme injuste qui pénalise particulièrement les agents publics, déjà soumis à des contraintes spécifiques, tout en pointant du doigt l’absence de dispositifs équivalents à ceux du privé pour compenser cette perte de salaire. Cette mobilisation s’inscrit dans un climat social tendu, où d’autres mesures d’austérité budgétaire alimentent les crispations.

L’annonce relance le débat sur les conditions de travail dans l’éducation nationale et l’équité entre les secteurs public et privé. Le projet sera-t-il amendé pour intégrer ces spécificités, ou risque-t-il d’aggraver les tensions déjà palpables dans le milieu enseignant ? Une question cruciale qui reste, pour l’instant, sans réponse.