La ministre confirme qu’il n’y aura pas assez d’enseignants titulaires à la rentrée
La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a récemment confirmé que la rentrée scolaire de septembre 2024 sera marquée par une pénurie d’enseignants titulaires. Cette annonce intervient dans un contexte où les concours pour devenir professeurs des écoles peinent à attirer suffisamment de candidats depuis plusieurs années.
Insuffisance de candidats aux concours
Malgré diverses mesures prises par le ministère pour encourager les vocations enseignantes, les concours pour devenir professeur des écoles ne parviennent plus à susciter un engouement suffisant. Des tentatives visant à allonger les délais d’inscription n’ont pas donné les résultats escomptés, laissant entrevoir un déficit persistant de candidats.
— 🍏 Du pognon pour les profs! 💰 (@Ithyphallique) March 28, 2024
Réforme de la formation des enseignants
Face à cette crise de recrutement, le ministère envisage une réforme de la formation des enseignants. Une des propositions phares consiste à réduire le niveau d’études requis pour passer le concours, le ramenant de Bac+5 à Bac+3. Cette mesure vise à élargir le bassin de candidats potentiels et à répondre plus efficacement aux besoins croissants en personnel enseignant.
😐😐😐
— 🍏 Du pognon pour les profs! 💰 (@Ithyphallique) March 26, 2024
Belloubet : “Nous avons un manque d'enseignants du fait d'une attractivité insuffisante de notre profession à laquelle nous allons remédier […]”
J. : Recruter à bac+3 avec la réforme des concours, on abaisse le niveau ?
B. : “On attire beaucoup + de personnes à bac+3 !” pic.twitter.com/LIVSGPOA7s
Défis du métier d’enseignant
Plusieurs facteurs expliquent le désintérêt croissant pour la profession d’enseignant. Les conditions de travail souvent difficiles, combinées à des salaires jugés insuffisants par de nombreux candidats potentiels, constituent des obstacles majeurs à l’attraction de nouveaux enseignants. Par ailleurs, la tendance à la hausse des démissions dans le secteur contribue à aggraver la pénurie actuelle.
Recours aux contractuels : un défi majeur
J’ai demandé aux services du Ministère de commencer dès maintenant le processus de recrutement en terme de contractuels. Les enseignants titulaires ne suffiront pas.
Face à l’urgence de la situation, le recours aux enseignants contractuels apparaît comme une solution provisoire. Cependant, recruter des contractuels n’est pas sans difficultés. Des investigations menées par des journalistes ont révélé que les entretiens d’embauche pour ces postes peuvent parfois ressembler à des « speed dating », où les critères de sélection peuvent sembler peu rigoureux, voire flous. Il est ainsi arrivé que des personnes sans expérience préalable dans l’enseignement parviennent à se faire recruter.
Démissions rapides des contractuels
Une autre problématique majeure réside dans le taux élevé de démissions parmi les enseignants contractuels. Confrontés aux réalités du métier, tels que la gestion de classe, le temps de préparation et de correction, de nombreux contractuels abandonnent leur poste très rapidement après leur recrutement. Cette tendance aggrave la pénurie d’enseignants et rend le maintien d’une qualité d’enseignement stable encore plus complexe.
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LETTRE ET PLAN DE LA DGRH DU MEN AUX RECTEURS : CONTRACTUALISATION ET FUSION DES MISSIONS PREPARANT CELLE DES CORPS DES PE/CERTIFIES, « A FOND LA CAISSE » !
Dans une lettre adressée aux recteurs le 28 mars et dans un “plan de préparation RH de la rentrée 2024”, la Direction générale des ressources humaines du ministère de l’Education nationale invite les recteurs à “favoriser le recours aux professeurs des écoles pour l’enseignement des lettres et mathématiques en 6ème et 5ème dans le cadre de la mise en place des groupes”.
Afin de bien comprendre ce qui se trame derrière le « Choc des Savoirs », bien au-delà du scandaleux tri social imposé à nos élèves dès la sixième, il m’a paru important de vous inviter à lire l’intégralité de ce plan RH préparant la rentrée 2024. Le voici donc en pdf en lien à la fin de cet article du Café Pédagogique.
https://www.cafepedagogique.net/…/exclusif-colleges…/
Il va de soi que ce plan concerne tous les corps des premier et second degrés.
Nous pourrions résumer ce Plan comme étant celui de l’offensive généralisée pour « Dans la continuité de l’an passé,…. enrichir les viviers de recrutement de toutes les catégories de personnels ».
Après avoir établi un bilan des entrées/sorties cette année, la DGRH définit les futurs besoins des académies pour assurer la mise en place du « Choc des Savoir » et de ses groupes de niveau dès la rentrée 2024.
Nous savons déjà que ce prétendu « Choc des savoirs » sera surtout le « Choc de la contractualisation tous azimuts », aux antipodes du Choc des salaires et des postes revendiqué par nos syndicats. Les académies ont déjà lancé leurs offres de recrutement pour des milliers de profs contractuels en français et en maths, mais cela ne suffira évidemment pas à combler tous les besoins.
Après le Pacte 2023 et l’ouverture des collèges aux PE pour faire de la « remédiation en français et maths », voici le Pacte 2024 avec toujours plus de PE pour assurer désormais de vrais cours en maths et français. La DGRH incite les PE volontaires à demander un détachement dans le second degré en maths et français, donc sans CAPES, et comme cette année, les académies ne manqueront pas d’inciter également à user du Pacte 2 si les détachements ne suffisent pas. En effet, si 30% des PE ont pris un Pacte 2023, la plupart ne concernaient pas la remédiation au collège. Il y a fort à parier que ce pourcentage ne sera jamais atteint pour des détachements comme prof de collège.
Cette évolution était cousue de fil blanc et chacun attendait de connaître la forme que prendrait l’extension prévisible du Pacte dès l’an prochain. La lutte contre le « choc des savoirs » n’est pas une simple lutte « pédagogique » pour sauver des enseignements essentiels. Elle est la poursuite du combat intersyndical contre le Pacte qui est destiné à DETRUIRE NOS STATUTS pour imposer l’Ubérisation de l’enseignement via la contractualisation généralisée.
Voilà une nouvelle fois la preuve que le « Pacte » comme le « Choc des Savoirs » n’est pas l’affaire des seuls profs certifiés et que des syndicats du premier degré ont totalement tort de sous-estimer l’importance de cette offensive destructrice. En effet, le but ultime des ministres reste la fusion des corps des PE et Certifiés au sein des EPLEP et personne ne doit perdre cela de vue pour analyser les innovations du MEN. Elles sont sous nos yeux dans ce plan de la DRH.
L’Ecole du Futur, c’est l’établissement autonome – dit EPLEP, après les EPEP, par la députée Rilhac – embauchant indifféremment tous les profs sous CONTRAT sur la base du CONTRAT LOCAL d’établissement.
Cela fait des années que la contractualisation gagne du terrain via le recrutement de profs contractuels mais cela ne va pas assez vite : d’où leur « Pacte » pour s’attaquer aux statuts des fonctionnaires, statuts qui constituent un obstacle à la déréglementation programmée. Voilà le sens de cette lettre de la DGRH du MEN.
Rien de vraiment nouveau : la simple confirmation de notre analyse depuis deux ans, mais toujours plus alarmante chaque année car la privatisation devient de plus en plus rapide, donc l’externalisation chaque jour plus proche.
Bonne lecture, bonne grève et bonne AG dès le 2 avril !
Par ailleurs, de nombreux PE s’interrogent sur ce « Choc des savoirs » et se persuadent que cela ne les concerne pas alors que certains sont déjà appelés par leurs IEN à constituer les groupes de niveaux dans leurs CM2, en sixième à la rentrée.
J’espère que cette publication les aidera à comprendre que nous sommes TOUS concernés par cette offensive contre nos statuts. Pour les PE, une seule consigne pour résister : « Aucun détachement et aucun Pacte à la rentrée pour mettre en place les groupes de niveaux de leur prétendu « Choc des Savoirs » ! ».