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Gouvernement Barnier : vers un passage de 1 à 3 jours de carence et 90% du salaire pour les fonctionnaires.

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Le gouvernement Barnier poursuit ses efforts de réduction des dépenses publiques avec des mesures annoncées pour le budget 2025. La dernière en date, présentée par les ministres du budget et de la fonction publique, prévoit de passer de 1 à 3 jours de carence pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Une réforme qui suscite de vives réactions et qui est perçue comme une attaque frontale contre le pouvoir d’achat des agents publics, notamment les enseignants.

Allongement des jours de carence : une mesure contestée

Les jours de carence correspondent aux jours non rémunérés lorsqu’un fonctionnaire est en arrêt maladie. Actuellement d’un seul jour, la période pourrait être étendue à trois jours, selon les amendements que le gouvernement souhaite faire adopter. Au-delà de ces trois jours de carence, la rémunération des fonctionnaires serait limitée à 90 %, ajoutant ainsi une contrainte supplémentaire pour ceux qui tombent malades. Cette mesure vise clairement à réduire les dépenses, mais elle est perçue comme une punition injuste pour les agents du service public.

Les syndicats ont immédiatement réagi, soulignant que cette décision pénaliserait davantage une profession déjà fragilisée, particulièrement dans l’Éducation nationale, où les salaires stagnent depuis des années. La perspective d’une réduction de salaire après trois jours d’arrêt maladie est vue comme un signal très négatif, d’autant plus que le métier d’enseignant est déjà confronté à une crise d’attractivité.

Moins d’absentéisme que dans le privé

D’après l’INSEE, les enseignants sont en moyenne moins absents que les salariés du secteur privé. Ce constat rend la décision de durcir les règles de carence d’autant plus incompréhensible pour les syndicats et les observateurs. Si les absences sont moins fréquentes, pourquoi allonger la période de carence et imposer des limitations salariales supplémentaires ? Pour beaucoup, il s’agit avant tout d’une mesure budgétaire qui ne tient pas compte de la réalité du terrain.

Des mesures qui s’ajoutent à d’autres restrictions budgétaires

Ce durcissement des jours de carence s’inscrit dans un contexte de rigueur budgétaire marqué par plusieurs décisions contestées. La suppression de la prime GIPA, qui permettait de compenser la perte de pouvoir d’achat face à l’inflation, a été un premier choc pour les fonctionnaires. Pour en savoir plus sur la 👉🏼 suppression de la prime GIPA, consultez notre article dédié ici.

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé la suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale, une décision qui a provoqué de vives réactions. Toutefois, certaines rumeurs laissent entendre que ce chiffre pourrait être réduit pendant les débats parlementaires, laissant penser à une stratégie d’annonces chocs pour ensuite ajuster les mesures en conséquence. 👉🏼 Plus de détails sur ce sujet ici.

Un risque pour l’attractivité des métiers de la fonction publique

Cette série de mesures, dont l’allongement des jours de carence, intervient alors que l’Éducation nationale peine déjà à attirer de nouvelles vocations. Avec des salaires qui n’ont pas suivi le coût de la vie et une image de la profession souvent mise à mal, ces annonces risquent de décourager encore plus les potentiels candidats. Comparativement à d’autres pays européens, 👉🏼 les enseignants français accusent un retard salarial important, et aucune revalorisation significative n’est en vue pour compenser ce décalage.

Pour les syndicats et les professionnels, ces décisions reflètent une déconnexion inquiétante entre les priorités du gouvernement et les besoins du service public. En fragilisant davantage les agents, la qualité du service rendu aux citoyens pourrait être compromise, notamment dans l’éducation, secteur déjà en tension.

Conclusion : une stratégie budgétaire à haut risque

Le passage de 1 à 3 jours de carence, assorti d’une limitation de la rémunération à 90 % pour les jours suivants, s’inscrit dans une série de mesures d’austérité qui mettent en péril l’équilibre du service public. Alors que les débats parlementaires vont s’engager, les fonctionnaires, et plus particulièrement les enseignants, se sentent attaqués de toutes parts. Cette stratégie pourrait avoir des effets bien plus négatifs que les économies prévues, menaçant encore davantage l’attractivité des métiers publics et la qualité de service offerte aux citoyens.

De plus, les Français risquent de consentir encore plus difficilement à l’impôt en constatant que les services publics sont affaiblis. Face à des mesures qui touchent des secteurs essentiels comme l’éducation, ils pourraient se demander où passent leurs contributions fiscales, et si ces économies sont réellement au service du bien commun.


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6 réflexions sur “Gouvernement Barnier : vers un passage de 1 à 3 jours de carence et 90% du salaire pour les fonctionnaires.

  • MATHIEU Corinne

    Bonjour, j’ai fait un don pour votre site, et j’ai toujours la publicité qui envahit tous les articles que j’essaie de lire.

    Répondre
  • Pourquoi ce désaccord ? La nation est en difficulté financière pourquoi les fonctionnaires ne participeraient ils pas à un effort national?? J’avoue également que ces absences courtes d enseignant semblent s installer dans l habitude ! mon petit fils en est déjà en classe de 4e à 44 heures d absences ponctuelles de professeurs ,est ce tolérable?depuis la rentrée!! J’ai l’impression que le confort ,relatif certes ,de ce métier est en train de faire oublier les notions d’engagement et de responsabilité

    Répondre
    • Lorsque les professeurs sont absents ce n’est pas par confort, ni par choix, il y a des raisons et il est assez inhumain de les rendre responsables de leurs absences alors que cela est sans doute du à des problèmes de santé, une maladie, un accident. Vous pensez vraiment que ces jours de carence vont réduire les absences ? Ce serait le cas si les absences étaient du confort, pas si c’est un vrai problème de santé. Cela ne fera qu’ajouter une sanction financière à des gens qui subissent un désagrément de santé. Tant que vous y êtes supprimer la sécurité sociale,réservez la aux cadres du privé.

      Répondre
  • Mais qu’est ce qu’il ne faut pas lire!!!!
    L’effort national ?!
    Les enseignants sont moins absents que les salariés du privé (relisez l’article!)
    La majorité des boîtes privées ont une convention collective qui permet aux salariés de n’avoir aucun jour de carence. Et encore moins d’être payé 90% de leur salaire.
    Les métiers de l’enseignement et de la santé recrutent de moins en moins ! Ces services vont être défaillants! Et vous crachez encore sur le secteur public!
    Les profs en France font partie des moins payés en Europe et leur salaire est composé en plus ou moins grande partie de primes qui ne comptent pas pour la retraite.
    Taper sur l’ensemble des fonctionnaires pour 1,2 milliards alors que les fuites de capitaux vers des paradis fiscaux représente 300 milliards d’euros.
    Je vous invite à vous pencher sur ce problème plutôt que de continuer à diviser le pays.

    Répondre
  • Personne ne se demande s’il y a un écart d’âge entre les fonctionnaires et le privé, personne ne se demande s’il y a plus de risques chez les fonctionnaires (policiers, militaires, pompiers, soignants, enseignants…), personne ne s’interroge sur la détérioration des conditions de travail (moins de personnel, management autoritaire et toxique lié à un manque de formation des chefs…)…

    Répondre
  • Pour les 3 jours de carences à la limite d’accord mais 90 % du salaire dans ce cas on met la loi pour toutes les collectivités car la plupart ont 100% payé pendant 3 mois.

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