Le voile bientôt interdit pour les parents accompagnateurs ? La proposition de Bruno Retailleau
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé un sujet sensible en France : le port du voile par les parents accompagnateurs lors des sorties scolaires. Dans une interview accordée au journal Le Parisien, il a qualifié le voile d’« étendard pour l’islamisme » et annoncé son intention d’étendre le champ d’application de la loi de 2004 sur les signes religieux aux sorties scolaires, estimant qu’elles représentent « l’école hors les murs ».
Une position controversée
Actuellement, les parents accompagnateurs ne sont pas soumis à une obligation de neutralité religieuse. Comme l’indique la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) 👉 dans un article, citant le Conseil d’État :
« Les parents accompagnant des sorties scolaires ne peuvent être considérés comme des agents auxiliaires du service public et ne sont donc pas soumis à l’exigence de neutralité religieuse. »
Une nouvelle vision de la laïcité
Pour Bruno Retailleau, cette jurisprudence ne va pas assez loin. Il affirme que « les accompagnatrices n’ont pas à être voilées » et souhaite une intervention législative pour combler ce qu’il perçoit comme une faille dans l’application des principes de laïcité.
Il souhaite également élargir le champ d’action à d’autres domaines, notamment les compétitions sportives, qu’il considère comme des espaces publics devant être régis par les mêmes règles que les établissements scolaires.
Selon lui, la lutte contre l’islamisme passe par une refonte de la perception du voile, qu’il qualifie de « marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme ».
Gabriel Attal et la lutte contre les signes religieux
Cette prise de position de Bruno Retailleau s’inscrit dans un contexte plus large de renforcement de la laïcité en France. Gabriel Attal, l’année dernière, lorsqu’il était encore ministre de l’Éducation nationale, avait pris l’une de ses premières mesures consistant à interdire le port de l’abaya pour les élèves dans les établissements scolaires.
Cette décision avait fait l’objet de vives discussions, certains voyant dans cette interdiction un acte nécessaire pour préserver la neutralité religieuse dans les écoles publiques, tandis que d’autres dénonçaient une mesure stigmatisante pour certains élèves.
Depuis, Gabriel Attal a quitté son poste et c’est désormais Élisabeth Borne, actuelle Première ministre, qui n’a pas encore pris de position sur cette question.
Une mesure qui divise
La proposition de Bruno Retailleau, comme celle de Gabriel Attal l’an dernier, suscite déjà des débats passionnés. Les partisans d’une stricte application des principes de laïcité estiment qu’elle renforcerait la neutralité dans l’espace éducatif. Les opposants, en revanche, dénoncent une stigmatisation des femmes voilées et une atteinte à leur liberté de manifester leurs croyances dans des espaces non directement soumis à la neutralité religieuse.
Le débat promet d’être houleux dans les mois à venir car les avis divergent sur la façon de concilier respect des libertés individuelles et exigences liées à la laïcité.
👉 Et vous, que pensez-vous de cette proposition ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires.
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